Ce soir, je me retrouve à califourchon sur mon crâne pelé. Je ne sais pas comment je suis arrivé là. Un mouvement du corps ? Une émanation du coeur ? Peut-être est-ce l'avantage des chauves, des dégarnis, de ceux dont le caillou avance à découvert, libérés de leur roncier. Là-haut, sur mon dôme rutilant, j'observe le ciel et ses foutus nuages. Le spectacle est grotesque et sans intérêt. Je sais que le trouble est ailleurs.
Il est des lectures qui vous encornent sans prévenir au point de vous éveiller à la vie. Des histoires pourtant simples et d'une pudeur non feinte, dont l'écho soutenu rebondit entre les tempes. Parfois, il ne s'agit que d'un trait de mots, d'une ligne insignifiante. Le sentiment d'être dedans pendant que le plafond, les murs et le sol se désolidarisent et se replient les uns sur les autres.
3 commentaires:
Tu n'as peut-être plus rien sur le caillou, mais tu as une sacrée plume ! C'est beau. Dans tous les sens du terme. Merci de ce partage Laurent !
C'est, de loin, ta création la plus cocasse ! Qu'est-ce qui t'a inspiré ce texte ? Faisant partie de "ceux dont le crâne avance à découvert", je n'ai pu que me sentir directement concerné par ces lignes !!! Mon seul reproche concernerait peut-être la fragilité du lien entre tes deux paragraphes... Mais ce n'est évidemment que mon avis... ;-)
Tu as peut-être raison, mais j'ai toujours apprécié les décalages !!!
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